Vous l’aurez compris, l’héritage de notre campagne repose sur ses fondements religieux et les sites mariaux n’en font bien évidemment pas exception. Véritables sanctuaires, les églises, chapelles ou même abbayes dédiées au culte de la Vierge Marie ne passent pas inaperçu dans le paysage local que ce soit au niveau des légendes liées ou des pèlerinages associés…

©P.SOISSONS
©P.SOISSONS
Notre-Dame-d'Aubespeyre

Sur la commune de Junhac, l’église du hameau d’Aubespeyre se situe à environ 750m d’altitude, sur une hauteur à 5km de Montsalvy.

L’édifice s’élève depuis 1858 sur les lieux et place d’une petite chapelle à l’origine dédiée à Notre-Dame-de-la-Visitation qui, construite en 1530, abritait une statue de la madone disparue à la Révolution Française.

A l’intérieur, la sobriété des décors est de mise. Au centre, le chœur abrite une Vierge à l’Enfant dans un caisson sur fond bleu roi, juste au-dessus de l’autel. A gauche du chœur, un élément attire l’œil… Il s’agit d’une autre Vierge à l’enfant, auréolée d’une étoile bleue constellée d’ampoules et d’ex-voto. Éclairée à la demande, cette composition se trouve au-dessous d’une bannière peinte en trompe-l’œil où l’on peut lire « Notre-Dame-d’Aubespeyre priez pour nous ».

Ce lieu, à l’église originale, donne accès à un splendide panorama sur la vallée du ruisseau du Combal ainsi que sur les contreforts de la vallée du Lot.

Junhac Aubespeyre Eglise objet religieux etoile insolite SA oct 21 (6)
Notre Dame de Lauriol

L’histoire de la Vierge de Lauriol remonte à l’année 1860 lorsque Timothée et Elisabeth Bonnafos, les propriétaires du château de Lamothe à Calvinet (Puycapel), décidèrent de partir en balade en calèche du côté de Lauriol, commune de Cassaniouze.

Il est dit qu’au détour d’un bois, un élevage de dindons fit peur aux chevaux, expulsant le cocher et entraînant l’attelage dans une course folle à travers la campagne. Le couple cru mourir mais mystérieusement, les chevaux stoppèrent leur embardée juste avant Lauriol !

Suite à ce miracle, le couple fit installer une statue de la Vierge en guise de remerciement ; Vierge que l’on trouve toujours de nos jours dans un bois de sapin, à droite du chemin qui mène à Lauriol !

La vierge de Lauriol colle aux canons de la deuxième partie du XIXe s. : une jeune femme les bras ouverts, coiffée d’un voile, supportée par deux anges et écrasant un serpent qui mange une pomme, symbole du mal. Elle est vêtue de blanc, symbole de pureté et dotée d’une ceinture bleue, symbole de la divinité.

Réalisée en fonte, la Vierge de Lauriol mesure environ 1,50m de haut. Elle est juchée sur un socle granitique surmonté d’un bloc octogonal taillé. Comme indiqué sur sa base, la statue a été achetée à l’entreprise de Antoine Durenne (1822-1895), fondeur de bronze et de fonte, de renommée internationale dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Sous-titres (17)

Surmontée par son château médiéval, la Petite Cité de Caractère® de Laroquebrou l’est aussi par sa statue de Notre-Dame-du-Rocher.

Du haut de son piton rocheux, aussi appelé « dyke », elle semble veiller sur la cité, accueillant bras ouverts les visiteurs, faisant ainsi de Laroquebrou l’un des sites mariaux de l’ancienne Haute-Auvergne.

Copie conforme de la statue de la basilique notre Dame de Fourvière à Lyon, la Vierge de Laroquebrou mesure 3.3m de hauteur pour 1.3 tonne de fonte. Elle fait écho à la toute première tour érigée à sa place, bien avant la forteresse de Montal et ayant servi de tour de guet pour assurer la sécurité alentour. Véritable symbole de la puissance seigneuriale de la ville, son 1er étage abritait selon les dires, une chapelle votive dédiée à la Vierge Marie. Bien plus tard, installée et inaugurée en 1887 (grâce à l’Abbé Chabau) à dos de bœufs et hissée sur son rocher par l’intermédiaire de gigantesques échafaudages en bois, la statue de Notre Dame du Rocher fêtait ses 100 ans en 1987.

Saviez-vous qu’autrefois, le rocher de la Vierge et le promontoire du château de Montal ne faisait qu’un ? C’est la main de l’Homme et l’érosion naturelle qui ont contribué à créer cette différence de relief, au carrefour entre la montée vers le château et la montée vers la Vierge.

sdr
Sous-titres (18)

Plusieurs miracles ont été constatés auprès de Notre-Dame-du-Puy-Rachat, un autre site marial du Cantal.

A Nieudan, la chapelle trouve ses origines en Espagne au XVIe siècle. En effet, 3 jeunes garçons partis en terres hispaniques pour y faire fortune, furent emprisonnés par les Maures. Voyant leur dernière heure arriver, ils supplièrent la Vierge de les sortir de ce mauvais pas, contre quoi ils jurèrent de lui faire honneur en construisant un sanctuaire dès leur retour au village. Ils tinrent parole et c’est ainsi que la chapelle entra dans la légende des sites miraculeux.

Les siècles qui suivirent furent témoins de dizaines de cas étranges. Comme en début d’année 1858, un seigneur nommé Lavergne se meurt dans sa maison natale de Nieudan. Son épouse éplorée, s’en remet alors à la Ste-Vierge pour leur venir en aide. Quelque temps après, ses vœux sont exaucés et son mari se rétablit miraculeusement d’un mal dont la médecine traditionnelle ne savait pas soigner à l’époque.

De la même façon, un homme aveugle, originaire de St-Mamet et venu en pèlerinage au Puy-Rachat ne tarda pas à retrouver la vue suite à ses prières, tout comme un enfant de Lacapelle-Viescamp.

Un jeune curé de Nieudan, souffrant d’hallucinations, implora lui aussi la Vierge de Nieudan de le guérir, ce qui fut chose faite.

sdr
Notre-Dame-de-Quézac

Saviez-vous que le sanctuaire de Quézac, situé à quelques minutes en voiture de Maurs, existe depuis le Moyen-Âge ? Entre Conques et Rocamadour, Quézac est d’ailleurs un sanctuaire marial surnommé « le Lourdes du Cantal ».

Au XIVe siècle, l’église trop petite, fut détruite au profit d’une plus grande consacrée le 3 Septembre 1887 par Monseigneur Baduel, alors évêque de St-Flour.

C’est en 1925 que le peintre toulousain Jean Ningres réalisa sur 3 ans les fresques hautes en couleurs que l’on peut voir de nos jours dans l’église. Au fil des peintures et des murs, la vie de Marie selon l’Evangile est racontée comme notamment son tout premier bain !

Particularité de l’intérieur de l’église : la nef abrite les fresques de quelques principaux sanctuaires dédiés à la Vierge Marie un peu partout en France, telle qu’à l’échelle du département, la basilique Notre-Dame-des-Miracles à Mauriac ou Notre-Dame-de-la-Pitié à Chaudes-Aigues.

Le sanctuaire est reconnu à l’échelle nationale et les pélerins affluent de loin pour venir à la semaine mariale qui s’y déroule du 11 au 15 août. Le reste du temps, ce sont les futures mamans qui la fréquentent afin de s’assurer l’aide et la protection de la Vierge Marie.

Quézac Architecture Chapelle
Notre-Dame-sous-Terre

L’église paroissiale St-Jean et St-Martin de Rouffiac datant du XIIe siècle abrite une curieuse crypte, vraisemblablement plus ancienne. Agrandie au XIXe siècle, elle a la particularité de se trouver en partie sous l’église, au sud-est de celle-ci et une autre partie en dehors. Il est possible qu’il s’agisse d’un ancien caveau funéraire. A droite de la nef, un escalier permet d’y descendre : on y trouve une Vierge de pitié portant le vocable de Notre-Dame-sous-Terre.

Selon la tradition, les ouvriers qui creusaient les fondements de l’édifice découvrirent une statue de Vierge noire parfaitement conservée. A cet endroit même on dressa un autel que l’on protégea par une voûte mais l’église fut construite à l’emplacement initialement prévu, sans tenir compte de cette chapelle souterraine qui, malgré tout, a résisté aux volontés architecturales et au temps.

Eglise de Rouffiac (1)
Notre-Dame-de-Grâce

Notre-Dame-de-Grâce est à rapprocher de la légende de St-Géraud…

Comme le veut la tradition populaire, le Saint serait mort à St-Cirgues dans le Lot et transporté jusqu’à Aurillac où il souhaitait reposer. En chemin, le cortège funéraire s’arrêta au niveau du lieu actuel de la dite « chapelle du Bourniou ». La légende raconte que c’est au moment de relever le cercueil de St-Géraud de terre qu’une source se mis à jaillir. Suite à cela, les habitants des environs comprirent que les faits n’étaient pas anodins et décidèrent de construire un oratoire tout proche de la source en l’honneur de la Ste-Vierge sous le titre de Notre-Dame-de-Grâce.

L’oratoire tombant en ruines, il fut remplacé par une chapelle à la fin du XVIIe siècle, à l’initiative de Marguerite de Barriac, femme de François de Scorailles. On l’appela d’ailleurs « la chapelle de la Dame ».

Au fil de siècles qui suivirent, chapelle et fontaine connurent d’importantes transformations mais il est sûr qu’aujourd’hui encore, l’on vient de loin pour recueillir cette eau « miraculeuse » de la source St-Géraud (voir le chapitre dédié « Divines fontaines » pour en apprendre plus à ce sujet).

Notre-Dame-du-Don

Dans les environs de Sénezergues, non loin des gorges sauvages du Don, se tenait un ermitage dédié à la Ste-Vierge. C’est Archambaud de la Roque, seigneur de Sénezergues lui-même, qui un jour en voyant ce lieu eut une révélation. Il décida d’ériger un ermitage, en plein cœur de cette nature vierge et sauvage. Ainsi, un oratoire sous l’invocation de Notre-Dame-du-Don sortit de terre au XIVe siècle.

Il est dit qu’après la mort d’Archambaud, Raymond son fidèle écuyer s’y retira et vécu en ermite jusqu’à sa mort. Juste avant de mourir, il reçut la dépouille  d’un des fils d’Archambaud. Les 2 dépouilles furent réunies dans un tombeau qui pendant longtemps fut le lieu de pèlerinage le plus fréquenté de toute la région au Moyen-Age. Ce tombeau fut détruit à deux reprises : d’abord par les Guerres de Religions en 1583 et enfin par la Révolution en 1793.

La voute du cœur de la chapelle s’écroula en 1943. Aujourd’hui l’ermitage du Don n’est plus.

Sources : puycapel.fr / Pays du Veinazès / « Les mystères du Cantal« , de Daniel Brugès / dedans-dehors.com / cpauvergne.com / senezergues.fr