Il était une fois Maurs-la-Jolie, aussi appelée « la petite Nice du Cantal » ! Son côté méridional n’est pas sans rappeler la proximité directe du Lot et de l’Aveyron, départements voisins de notre Châtaigneraie Cantalienne. Si vous vous êtes déjà baladés dans ses ruelles et le long de son tour de ville circulaire, vous avez certainement aperçu une 1ere fontaine puis une 2e ainsi qu’une 3e… Mais saviez-vous que ces 3 fontaines ne sont pas là par hasard ? Découvrons leur symbolique !

Vue aérienne de Maurs ©VV la Châtaigneraie

En effet, Maurs s’est parée de 3 fontaines sur son tour de ville au fil des siècles : il y a la Grande Fontaine qui tire son nom de la place, la fontaine de la place Orientale du côté de la Poste ainsi que la fontaine de la place de la République avec le buste de Marianne. Ces 3 fontaines font référence aux départements voisins de la Châtaigneraie. Ainsi, à Maurs il y a une fontaine pour le Cantal (Grande Fontaine), une pour l’Aveyron (fontaine Orientale) et une pour le Lot (fontaine de la République) ! Voilà de véritables petits îlots de fraîcheur assurés à la belle saison !

La Grande Fontaine

A la croisée de la N122 et de la D663, la Grande Fontaine symbolise donc le Cantal ! Elle fut d’ailleurs la toute première fontaine de Maurs !

Il faut savoir qu’en 1817, Maurs ne dispose encore d’aucune fontaine. Les seuls points d’eau de la commune sont quelques puits publics ainsi que les puits privés de ceux qui ont la chance d’en posséder un sur leur propriété.

Heureusement, le maire de l’époque Jean-Baptiste-Antoine-Benoît JALENQUES (maire de Maurs de 1790 à 1792 et de 1817 à 1834) est un visionnaire et projette d’aménager une fontaine sur la Grande Place ! Le projet lui est tout d’abord refusé ; il lui faudra attendre le 5 Janvier 1818 pour que le Conseil Municipal accepte sa requête !

Le chantier démarra à coup de pelles et de pioches car le captage du ruisseau Bouyolle (à 2km de Maurs) nécessita l’élargissement de voies publiques existantes afin d’acheminer les matériaux et d’enterrer les canalisations.

Les tuyaux à cette époque étaient d’ailleurs en chêne et le 08 Mars 1818, environ 500 d’entre-eux étaient en place afin de canaliser l’eau du ruisseau capté vers la Grande Place ! Deux mois plus tard, pour le plus grand bonheur de la population de Maurs, l’eau se mit à jaillir de la Grande Fontaine !

La fin de cette année 1818 marqua un tournant important dans la construction de cette fontaine vu qu’il fut question d’un bassin et d’une colonne en pierres de taille ! Pour se faire, il faudra attendre 1848 pour que la Grande Fontaine acquiert l’apparence qu’on lui connaît aujourd’hui.

En effet, entre-temps, la municipalité fut dans l’obligation de changer les canalisations ! Le bois s’étant abîmé au fil des années, le maire évoqua en 1833 l’utilisation de tuyaux en fonte ou en plomb ! 100 mètres de tuyaux en plomb d’un diamètre de 8 cm (donc supérieur à celui de la conduite primitive) furent achetés en Février 1834 puis mis en place, en remontant du bassin vers « la source ». Ce n’est ensuite qu’en Novembre 1945 que la décision fut prise de changer l’intégralité des vieilles canalisations en bois pour un montant astronomique pour l’époque de 11.000 francs !

Lieux d’échanges et de rencontres, les fontaines de cette époque, très répandues dans nos villages, servaient grâce à leur bassin, à abreuver les animaux et constituaient également une réserve d’eau en cas d’incendie !

La Grande Fontaine
La fontaine orientale

Située elle aussi sur le tour de ville, dans le secteur de la Martinelle, la fontaine de la place Orientale fait référence à l’Aveyron tout proche ! Mais saviez-vous qu’il ne s’agit pas de son emplacement d’origine ?

De mémoire de maursois et comme en atteste de vieilles cartes postales, en 1900 la fontaine orientale était implantée sur la place du Marché, à côté de l’abbatiale St-Césaire ! Elle sera déplacée vers 1910, sous l’impulsion du maire de l’époque, Mr JALENQUES.

Reconnaissable à son pilier carré, à sa vasque et à son « lustre » qui s’est modernisé avec le temps, la fontaine orientale trouvera son nouvel emplacement au croisement de la D663 et de la rue de Martinelle (ancien quartier de la Porte-Vieille) ; emplacement qu’on lui connaît aujourd’hui.

La fontaine orientale
La fontaine de la République

Enfin, la fontaine de la place de la République fait un clin d’œil au Lot ! Au carrefour de l’avenue de Bagnac et du tour de ville, c’est avec les yeux de Marianne que la fontaine semble regarder la cité de Maurs.

En effet, la particularité de cette fontaine, installée un peu après celle de la Grande Place, réside dans ce buste de femme qui surplombe le bassin. Vous l’aurez tous reconnu, il s’agit bel et bien de Marianne, en majesté, véritable symbole de cette même place de la République.

La structure du buste et du pilier sont en fonte. Le bassin et la colonne sont quant à eux en tuf. Deux artisans furent mandatés sur le chantier de l’installation de la fontaine : les dénommés FRANCIA (sculpteur) et DURENNE (fondeur).

Fontaine de la République