En Châtaigneraie, il existe bon nombre d’endroits bucoliques et sereins… Mais méfions-nous des apparences ! Le Diable se cache un peu partout en nos contrées Castanhaïres et ne manque jamais une occasion d’œuvrer ! Il existe plusieurs versions à l’histoire que nous allons vous raconter, voici celle que nous avons choisie…
Le mur du Diable, le pont du Diable, le trou du Diable, les poils du Diable… Les lieux qui portent sont nom sont légions chez nous. Preuve qu’il existe ?!
En Châtaigneraie, saviez-vous qu’il est d’usage de croire que le Rapatou (ou Drac) s’introduit aussi dans les écuries ?
Petit Diable en personne, plus lutin que Malin, nul ne sait ce qu’il fait aux chevaux mais quand le fermier arrive pour voir ce qu’il se passe, il retrouve ses animaux en nage comme s’ils avaient galopé pendant des heures et des heures sans s’arrêter !
Heureusement contre cela, il existe un remède qui consiste à placer un seau rempli d’avoine en équilibre sur la porte de l’écurie. Quand le Rapatou essayera d’entrer, le seau se renversera et il s’acharnera à ramasser les grains un par un, laissant tranquille les chevaux !
Le moulin d’Auberoque en question est situé sur la rive droite du ruisseau Langayroux, commune de Ladinhac, à proximité de la route reliant Leucamp à Trémouille.
Et justement, pas très loin avant d’arriver à Leucamp, il nous faut passer ce pont, semblable à n’importe quel petit pont de campagne… Et puis stupeur ! L’on vient de traverser le « pont du Diable » indique le panneau !
Le murmure du ruisseau est encore hanté de cette histoire…
La légende du pont du Diable à Leucamp remonte au Moyen-Âge.
Cet été là, un meunier allait de moulin en moulin comme toujours, pour ramasser les sacs de grains. Un jour qu’il se trouvait sur le retour, au lieu-dit Lacomparnie, un violent orage se déclencha et entraîna dans les flots de son torrent le petit pont de bois qui menait au moulin d’Auberoque, chez notre meunier.
Dans l’incapacité de franchir le ruisseau tant il avait gonflé avec l’orage, le meunier se mit à jurer. Sans tarder, le Diable se manifesta sous les traits tantôt d’un vieillard, tantôt tel qu’on se le représente généralement avec son rire sarcastique, ses petites oreilles, ses cornes pointues, sa longue queue fine et tenant à la main le trident dont il ne se sépare jamais (variante selon les légendes). Notre Diable proposa un pacte au meunier : il lui construirait un nouveau pont qui résisterait à tous les intempéries en contrepartie de “ ce qui se trouvait derrière la porte de sa maison”.
-« Je peux creuser dans cet énorme rocher, un tunnel assez grand pour que toute l’eau du ruisseau s’y engouffre, le dessus est plat, tu auras ton chemin pour rentrer chez toi mais je voudrais qu’en contrepartie tu me donnes quelque chose… ».
Le meunier réfléchit un instant, le Diable ne lui inspirait pas une grande confiance… Que pouvait-il y avoir derrière la porte à part le balai, peut-être un vêtement suspendu au clou ?
Ne se doutant pas qu’il venait de vendre l’âme de sa fille au Diable, il conclut le marché proposé. Aussitôt dit, aussitôt fait ! En effet, la maman de la jeune fille l’avait punie pour une bêtise derrière la porte…
Le pont du Diable en pierres était construit et le Drac emporta avec lui la fille du meunier dans une faille profonde des environs de Boutenègre !
Une autre version de cette légende veut que l’archange Saint-Michel, arracha la fillette des griffes du Diable et que le démon ait été projeté dans ce gouffre si profond.
Voici pourquoi depuis l’on appelle ce lieu « Moulin du Pont du Diable » plutôt que « Moulin d’Auberoque » !
Sources : pays-veinazes.com, leucamp.fr et Daniel Brugès, « Les mystères du Cantal«