Le patrimoine bâti de la Châtaigneraie n’est indéniablement pas le moindre de ses attraits. Ses cœurs de village, ses granges, ses églises contribuent à lui forger son identité singulière. On pense moins à ses châteaux, qui sont pourtant nombreux et souvent de remarquable facture. À tel point que rares même sont les communes qui ne s’enorgueillissent pas de posséder au moins un joli manoir sur leur territoire. Il est vrai qu’hormis ceux de Vieillevie et de Laroquebrou, posés en évidence en surplomb de leur village, ou celui de Naucaze, avec ses majestueuses et imposantes ruines, il faut parfois partir à leur recherche tant ils sont discrètement établis, comme soustraits à toute volonté d’ostentation. En voici quelques exemples parmi les plus beaux, qu’à défaut de pouvoir visiter on peut admirer d’une route ou du détour d’une rue.
Le château de Cols, sur la commune de Junhac, à deux pas de la Vallée des Daims, mêle des origines clairement médiévales à des remaniements ultérieurs, principalement du XIXe siècle. Depuis 2020, il a bénéficié d’importants travaux de restauration par les nouveaux propriétaires. Vous pourrez les découvrir en y passant une nuit car le château accueille désormais des chambres d’hôtes. L’été, les hôtes peuvent d’ailleurs profiter du superbe parc qui entoure la propriété.
Moins évidentes sont les racines médiévales du château de La Grillère, à Glénat. Seules deux grosses tours carrées derrière le corps de logis en témoignent, ce dernier reflétant typiquement les goûts de l’époque de sa reconstruction, le milieu du XVIIe siècle. De cette période ont été conservés un escalier en bois et le plafond peint d’une chambre inscrits au titre des monuments historiques. Ce château ouvre également ses portes à une clientèle souhaitant y séjourner en chambre d’hôtes.
En plein centre du village d’Omps, le château de La Plaze se présente comme une maison de plaisance du dernier quart du XVIIIe siècle de style classique posée sur une terrasse qui domine un jardin en gradins. Une grange de vastes dimensions s’allonge côté ouest. La demeure est remarquable par ses décors d’époque, boiseries, stucs et cheminées, qui nous sont tous parvenus. Le peintre William Laparra les a complétés au XIXe siècle par des peintures paysagères italianisantes.
Autre exemple de château fort transformé en demeure de plaisance, le château de Fargues à Vitrac. Le corps de logis et les deux pavillons qui l’encadrent datent du milieu du XVIIIe siècle. Le château s’ouvre sur un parc paysager dessiné au XIXe siècle et qui conserve le souvenir de grandes fêtes rassemblant la noblesse de la région, avant que les bâtiments ne soient convertis en centre de séjour de vacances.
Dans l’ombre du château de Laroque, à Laroquebrou, le château de Messac articule ses deux ailes en équerre autour d’une tourelle renfermant un escalier. À l’origine, le château comportait un troisième étage qui a disparu au cours du XVIIIe siècle. Il reste néanmoins représentatif de l’architecture civile dans le Cantal à la fin du Moyen Âge. On découvre le château de Messac en empruntant l’itinéraire de randonnée Les Quatre Châteaux, qui démarre dans le centre de Laroquebrou.
Aux abords de Calvinet, le château de Lamothe renferme lui aussi des décors intérieurs remarquables : salon bleu, bureau, grand salon vert, hall, salle à manger avec son papier peint. Il arbore des jardins avec terrasses, allées, parterres, fontaines et bassins, et comprend une série de dépendances (bâtiment de l’horloge, chapelle, étable, écuries, forge, séchoir à châtaignes, grenier). Avec le château lui-même, dont le noyau médiéval a été remanié aux XVIIIe et XIXe siècles, l’ensemble revêt un aspect hétéroclite fort charmant dont on peut profiter depuis la route D66 qui mène à Cassaniouze.
A Marcolès, le château du Poux passe pratiquement inaperçu. A l’ombre de son allée arborée, le visiteur peut s’aventurer jusqu’à la grille laissant entrevoir une partie de son parc arboré dont les eaux vives font l’ornement de ses jardins. Au XVIe siècle, le domaine du Poux était détenu par le seigneur de Béthune. Pris auparavant par les huguenots, il appartenait jadis au seigneur de Pesteils. En 1602, Hector de Cazes en devint le seigneur puis cette terre passa dans la famille de Jacques de Veyre en 1666. Par la suite, Marie de Fortisson, porta le domaine en mariage au marquis Henri de Montlezun, seigneur de Belplan, qui vendit le Poux à Guillaume d’Humières ainsi que plusieurs domaines. Le château du Poux appartient encore à cette famille qui y réside souvent. Avec le château du Poux, Marcolès compte également 2 autres domaines privés sur sa commune : les châteaux de Folat et de la Moréthie.
Sources : «Demeures du Cantal» aux éditions Beaufort, pop.culture.gouv.fr, archives.cantal.fr