Bon nombre de villages recensent les vestiges historiques de leur passé médiéval mais les églises et chapelles, véritables témoins de notre patrimoine architectural et religieux, ont souvent bien mieux supporté l’usure du temps au travers des siècles.
Ancien prieuré, chapelle de château fort ou encore églises déplacées, nos lieux de culte recèlent de véritables trésors cachés et d’histoires passionnantes. En cette belle saison automnale, nous avons cherché à mettre en lumière au travers de cet article, les différentes facettes de ce patrimoine, souvent secret et méconnu… Bonne lecture ! 🍁
PARTIE N°2
- Église Ste-Thérèse de l’Enfant Jésus au Rouget-Pers
- Chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs à Laroquebrou
- Église de St-Julien-de-Toursac
- Chapelle St-Laurent à St-Mamet-la-Salvetat
- Église St-Justin à Junhac
ÉGLISE STE-THÉRÈSE DE L’ENFANT JÉSUS
~ au Rouget – Pers ~



Accès libre
C’est vers 1835 qu’une première maison vit le jour au Rouget et il faudra attendre 1903 pour que le projet d’une église soit évoqué. Un peu après 1944, on se servit d’une grange du village pour aménager une première petite église provisoire (actuellement, avenue du 15 Septembre 1945, un peu avant la boutique MAS). Mr Croizet, architecte, traça le plan de la chapelle aménagée sur le plancher de la grange et une salle servie pour le catéchisme et les réunions au-dessous, à la place de l’étable. Au-dessus de la porte d’entrée de la grange, il fit élever un petit clocheton et la première messe y fut célébrée le 3 Mars 1946 ! Mais, rapidement cette chapelle provisoire s’avéra trop petite et malheureusement, dans la nuit du 11 au 12 Février 1953, une partie de la voûte s’écroula… Plus tard, le 29 Janvier 1957, les architectes Mrs Croizet, Dodinet et Terrisse ainsi que divers membres représentants de la commune, décidèrent de l’emplacement du futur sanctuaire thérésien : ce sera donc sur l’ancien « Puy d’Antonin », abaissé et nivelé, que se situera la nouvelle place du Rouget avec au centre, l’église ! La première pierre fut posée en 1959 et l’église fut consacrée solennellement en 1962. Bien que moderne, cet édifice en granit bleuté, est un lieu d’art sacré contemporain et conserve tout de même le style auvergnat avec son large clocher. A l’intérieur, les magnifiques vitraux créés par l’artiste local Jean Labellie, sont inspirés du langage des fleurs (commentaires audio et mise en lumière des œuvres via un monnayeur). L’artiste a également imaginé et conçu la grande verrière intitulée « La Sainte Face » que le visiteur ne manquera pas d’apercevoir ainsi que, à quelques kilomètres à Cayrols, les vitraux de l’église Ste-Anne.
CHAPELLE NOTRE-DAME-DES-SEPTS-DOULEURS
~ à Laroquebrou ~



Intérieur de la chapelle visible depuis l’espace muséographique (ancien hospice)
Au Moyen-Âge, à Laroquebrou, il y avait sept chapelles dispersées aux quatre coins de la cité. La dernière encore visible de nos jours, Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, se trouve à l’extrémité de la rue Damont, à l’ancien hospice. Face à ce bâtiment datant de 1300, deux portes ogivales sculptées aux colonnettes moulurées s’offrent au visiteur : celle de gauche surmontée d’une croix tréflée s’ouvrait sur la chapelle et celle de droite sur l’hospice qui ne prit véritablement sa fonction d’hôpital général en 1705 ! Si l’on en revient à la chapelle, elle fut édifiée en 1294 par Géraud de Montal, frère de Durant de Montal, alors seigneur de Laroquebrou. Les historiens s’accordent à relater que durant le passé troublé des Guerres de Religion, de nombreuses « abjurations » d’hérétiques y eurent lieu. Aujourd’hui, l’intérieur de la chapelle (entièrement rénovée à partir de 1981) est visible de l’ancien hospice attenant, transformé en espace muséographique, retraçant l’histoire de la cité.
ÉGLISE ST-JULIEN
~ à St-Julien-de-Toursac ~



Accès extérieur libre
A St-Julien-de Toursac, petite commune de la Châtaigneraie entre Maurs et Rouziers, l’église St-Julien n’a pas toujours eu l’emplacement qu’on lui connaît actuellement. En effet, les édifices publics d’origine (église, cimetière, école, Mairie) initialement construits plus bas dans la vallée près du ruisseau d’Anès, ont été transportés par les habitants et reconstruits au nouveau bourg des Estresses à la fin de XIXe, début du XXe siècle. Seuls subsistent, au fond du vallon, les restes ensevelis par la végétation de l’ancienne forteresse de Toursac dont il reste ça et là de vagues monticules. Les matériaux récupérés sur les lieux ont par la suite servi aux constructions des hameaux voisins. L’église St-Julien est donc nouvellement installée depuis une petite centaine d’années tout proche de la Nationale d’alors. En 2012, la commune décida de la restaurer car l’humidité de la vallée, le temps et le « déménagement » avaient quelque peu endommagé la structure et les plâtres intérieurs de l’édifice. Ainsi de belles pierres et briques sont apparues sous les enduits anciens et les peintures et motifs refaits du plafond redonnèrent belle allure à l’église ; le chœur abrite d’ailleurs un magnifique plafond voûté étoilé et le portrait iconique déisis de la Vierge Marie dans un style aux influences byzantines.
CHAPELLE ST-LAURENT
~ à St-Mamet-la-Salvetat ~



Accès libre
Située à 771m d’altitude, au sommet du Puy St-Laurent dont elle porte le nom (un des points les plus hauts de la Châtaigneraie), la chapelle surplombe le village de St-Mamet. Edifiée au XIVe siècle, cette chapelle romane et celle de la Capelotte à Roannes-St-Mary ont la particularité d’être jumelles ! Elles sont semblables en tout point : toutes deux construites de la même manière, un peu avant les Guerres de Religion, ce sont de petits édifices dotés d’ouvertures étroites et d’un clocher-mur au-dessus de la porte contenant une seule cloche. L’intérieur est quand à lui sobre, dénué de peinture, excepté le retable qui est orné de belles dorures. Flanqué d’un calvaire monumental de 3 croix, la chapelle St-Laurent offre un point de vue à 360° sur les départements alentours.
ÉGLISE ST-JUSTIN
~ à Junhac ~



Accès extérieur libre
Placée sous le patronage de St-Justin, l’église de Junhac est citée dans les écrits dès l’An 909. Au fil des siècles et des styles architecturaux, l’édifice en granit, a été transformé et est aujourd’hui le résultat du remaniement à l’époque Gothique de sa structure romane. La voûte en bois de la nef et du bas-coté Nord semblent dater des XVIIe ou XVIIIe siècle. Enfin, la partie supérieure du clocher a quant à elle été reconstruite au XIXe siècle. A l’intérieur, les chapelles latérales offrent à la vue de magnifiques panneaux en relief des scènes de « l’Annonciation » et de « l’Immaculée Conception ». Admirez également les fonds baptismaux, la statue de la Vierge à l’Enfant dans la Sacristie, celle de St-Roch et de St-Justin. A l’extérieur, le portail et le porche romans se confondent harmonieusement avec les maisons anciennes environnantes. Une particularité réside cependant en ce lieu : une sculpture en pierre de granit appelée « l’Idole ». Il s’agit d’une statue à figure humaine. Ce buste, tout juste esquissé semble représenter un homme aux épaules tombantes et au crâne plat. Son origine n’est pas certifiée mais cette Idole remonte supposément à l’époque des Celtes qui, après la conquête de Jules César, laissèrent de nombreuses œuvres gallo-romaines derrière eux en Châtaigneraie.