Bon nombre de villages recensent les vestiges historiques de leur passé médiéval mais les églises et chapelles, véritables témoins de notre patrimoine architectural et religieux, ont souvent bien mieux supporté l’usure du temps au travers des siècles.

Ancien prieuré, chapelle de château fort ou encore églises déplacées, nos lieux de culte recèlent de véritables trésors cachés et d’histoires passionnantes. En cette belle saison automnale, nous avons cherché à mettre en lumière au travers de cet article, les différentes facettes de ce patrimoine, souvent secret et méconnu… Bonne lecture ! 🍁

PARTIE N°1

  • Chapelle St-Pierre à Boisset
  • Chapelle Notre-Dame du Puy Rachat à Nieudan
  • Église St-Martin de Rouziers
  • Eglise Notre-Dame d’Aubespeyre
  • Chapelle Notre-Dame-des-Grâces du Bourniou

CHAPELLE ST-PIERRE

~ à Boisset ~

Accès libre

La chapelle St-Pierre de Boisset se trouve au sein du cimetière communale, situé sur la droite à l’entrée du village lorsque l’on arrive d’Aurillac. Construite au XVe siècle, elle présente d’étonnantes peintures polychromes sur enduit (motifs géométriques et floraux entrelacés) datant de la première moitié du XVIIe siècle, au niveau du cul-de-four (voûte formée d’une demi-coupole), de sa clef de voûte (en ogives) ainsi que des murs ; à noter également, les décorations murales représentant un retable ainsi qu’un autel en trompe-l’œil dans le chœur de l’édifice. La toile, quant à elle, est une peinture à l’huile illustrant « Le Reniement de St-Pierre » (un des 12 apôtres selon l’Evangile considéré comme le premier Pape et connu pour avoir été crucifié à sa demande la tête en bas). Ces fresques sont classées Monument Historique depuis l’arrêté du 11/06/1955. Il faudra attendre 1986 pour voir leur restauration par Serban Angelescu, l’un des grands spécialistes français dans la restauration des fresques murales. Au niveau de sa porte d’entrée, sa façade ouest supporte un campanile, sorte de petite tour abritant la cloche.

CHAPELLE NOTRE-DAME DU PUY RACHAT

~ à Nieudan ~

Accès extérieur libre

En arrivant près du village de Nieudan, en face du cimetière, passez le portail et suivez le chemin de croix arboré jusqu’à la chapelle. Selon la légende, ce sanctuaire trouve son origine au XVe siècle, lorsque 3 jeunes gens de Nieudan partis en Espagne pour faire fortune, furent retenus prisonniers par les Maures. Ils auraient alors fait le vœu d’élever une chapelle à la vierge rédemptrice des captifs à leur retour s’ils en réchappaient, ce qui se produisit. Puis il faudra attendre le XIXe siècle pour que l’abbé Soulhié agrandisse l’édifice grâce à une levée de fonds et 1865 précisément, l’année de bénédiction de la chapelle par Monseigneur Amouroux de Pompignac. De face, son entrée se fait par une porte rouge, à l’origine jaune jusqu’en 2020, date marquant également le réaménagement et la sécurisation du site. En effet, depuis ce lieu, vous pourrez admirer la vue panoramique extrêmement bien dégagée sur les Monts du Cantal ; une table d’orientation servant de point de repère afin d’identifier les divers sommets ! Chaque année, le début du mois de Septembre marque la date du pèlerinage vers la chapelle du Puy-Rachat. Depuis le XVIe siècle, les populations voisines se déplacent en véritables processions afin d’expier les pêchers et demander clémence à la Vierge.

ÉGLISE ST-MARTIN

~ à Rouziers ~

Accès extérieur libre

Visible depuis la N122 dans le sens Maurs-Aurillac, l’église St-Martin de Rouziers n’a pas toujours était à l’endroit où elle se trouve de nos jours. A l’origine, elle était édifiée au fond d’une combe de châtaigniers, à flanc de coteau, sur un site difficilement accessible. De style roman et datant probablement du XIIe siècle, elle était construite en granit et se composait d’un massif barlong (signifiant « allongé transversalement »), d’un double toit de schiste et d’un clocher aux abat-sons grossiers. Au XVe siècle, l’église fut alourdie par 2 chapelles latérales puis l’année 1736 marqua l’arrivée d’un nouveau porche ; ces ajouts fragilisèrent considérablement l’ensemble de la construction au fil des ans jusqu’à l’effondrement d’une partie du clocher en 1946. C’est alors que les travaux de déplacement de l’église vers « La Virade » commencèrent. Après récupération des pierres de l’église initiale, les plans du nouvel édifice furent confiés à l’architecte Pierre Croizet (1906-1984), également conservateur du Musée d’Aurillac et président de la Société Artistique du Cantal. Il reconstitua l’intérieur avec l’abside, l’arc triomphal et les chapiteaux ainsi que l’extérieur avec la galerie à claire-voie (galerie constituée de bardage permettant de belles modulations de la lumière extérieure), selon les normes architecturales en vigueur. Monseigneur Marty consacra la nouvelle église St-Martin de Rouziers le 21 Août 1955 en présence d’une foule nombreuse de paroissiens. Depuis, elle repose dans son nouvel écrin de verdure, à proximité de la route.

EGLISE NOTRE-DAME D’AUBESPEYRE

~ à Aubespeyre (Junhac) ~

Accès extérieur libre

L’église d’Aubespeyre est construite sur les vestiges de la chapelle Notre-Dame-de-la-Visitation, sur une butte (750m d’altitude) en surplomb de son petit hameau, depuis le XVIe siècle. De cette église originale, vous pourrez apercevoir un splendide panorama sur la vallée du ruisseau du Combal ainsi que sur les contreforts de la vallée du Lot. A l’intérieur, une statue de la Vierge à l’Enfant trône au dessus de l’autel et une 2e s’illumine au sein d’une étoile éclairée sur demande, au-dessous d’une bannière peinte en trompe-l’œil.

CHAPELLE NOTRE-DAME-DES GRÂCES DU BOURNIOU

~ à Roumégoux ~

Accès extérieur libre

Cette chapelle et sa fontaine légendaire se trouvent au bord de la route, au croisement de la D33 et la D20, entre Roumégoux et St-Saury. L’histoire raconte que St-Géraud aurait fait le souhait de reposer à sa mort dans son abbaye à Aurillac, ville dont il était le saint patron et fondateur. Suite à son décès en l’An 920, sa dépouille fut donc ramenée dans le Cantal mais les moines porteurs, à pieds, s’arrêtèrent un instant pour se désaltérer. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’une source se mis à jaillir à l’emplacement du corps de St-Géraud ! Ce site, sanctifié, ne tarda pas à voir apparaître un petit oratoire dédié à la Vierge mais, tombant en ruines, il fut remplacé par une chapelle à la fin du XVIIe siècle, à l’initiative de Marguerite de Barriac, épouse de François de Scorailles. On l’appellera d’ailleurs « la chapelle de la Dame ».
L’édifice fut enrichi au fil des siècles par du beau mobilier et orné de statues en bois doré : la statue de St-Géraud classée à l’inventaire des Monuments Historiques, les magnifiques St-Paul et St-Pierre, une statue de la Vierge ainsi qu’un très beau retable. Puis, elle fut rachetée par un habitant de la commune pendant la Révolution pour être finalement rendue au culte en 1807. Elle fut restaurée entre 1833 et 1836 avant d’être agrandie en raison du succès croissant du pèlerinage et grâce aux dons des paroissiens. De nos jours, lorsque l’on pénètre dans l’édifice par le porche percé dans le mur-clocher, on découvre une petite nef séparée du chœur par un arc triomphal de style gothique. Le chœur, de forme presque carrée, est éclairé par deux fenêtres en arc brisé, avec des vitraux représentant St-Paul et St-Pierre tenant les clefs du paradis, le tout surmonté d’un oculus. La fontaine, quant à elle, est réparée et couverte depuis 1902, à l’initiative de Monseigneur Le Cœur.