Les secrets de nos campagnes puisent leurs profondes racines au creux des vieux souterrains cantaliens…

Très souvent oubliés ou comblés, ils n’en demeurent pas moins des vestiges de notre passé associés à diverses légendes comme celui de Vieillevie. Il semblerait qu’il existait autrefois un passage souterrain reliant le Cantal à l’Aveyron et passant sous le Lot ! Difficiles à dater pour ceux qui existent réellement ou découlant complètement des légendes locales pour les autres, la plupart de ces tunnels, façonnés par la main de l’homme, sont parfois qualifiés de “préhistoriques” ou de “gaulois”.

Bien souvent, les tunnels souterrains reliaient les châteaux forts entre-eux ou les maisons fortifiées comme il semblerait que ce fut le cas sur la commune de Boisset, entre l’ancien et détruit château de La Carrière et une maison de notaire sur le hameau de Bonnemayoux. Ces souterrains permettaient aux résidents de fuir en cas d’attaque ; les assaillants ne connaissant pas l’existence du passage secret et encore moins la sortie du tunnel, plusieurs kilomètres plus loin dans les bois très souvent. A en croire la tradition, tous les châteaux étaient ainsi reliés. A Laroquebrou, la légende veut qu’une galerie existe toujours sous l’esplanade. Elle servait elle aussi à exfiltrer en cachette les seigneurs du château de Montal vers la cité ou à l’inverse, de protéger la population en cas d’attaque. A Mourjou, le souterrain médiéval connu sous le nom de « souterrain de type Ségala » et situé sur la propriété de la Maison de la Châtaigne, a été fouillé et il est possible de le visiter en réalité augmentée. Les relevés au laser ont pu déterminer sa profondeur, son architecture et l’intérêt qu’il présentait pour stocker les biens périssables telles que les récoltes. Calvinet, Cros-de-Montvert, Rouffiac, Roumégoux, St-Saury, Siran et Parlan font aussi état de ces tunnels abandonnés parcourant encore peut-être villages et campagnes…

A Montvert, le sous-sol des environs est truffé de souterrains probablement très étendus sans que l’on en connaisse le départ ou l’arrivée. Une histoire raconte qu’un jour, un joueur de cabrette fit le pari après avoir bu, de s’aventurer dans le souterrain du village que personne n’avait encore eu le courage d’explorer. Tout en jouant de son instrument, il disparu progressivement dans l’obscurité du tunnel. Petit à petit, le son de la cabrette se perdit dans les profondeurs, jusqu’à ce qu’il cesse complètement. Depuis, le joueur de cabrette n’a plus reparu !

Source : « Guide de l’Auvergne mystérieuse » de Annette Lauras-Pourrat